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UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER
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FACULTÉ DE MÉDECINE
ETAT ACTUEL DU
INVÉTÉRÉE
PAR LA MÉTHODE D’ABBOTT
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THÈSE
Présentée et publiquement soutenue devant la Faculté de Médecine de Montpellier
Le 24 Juillet 1913
l’AR
Th. SÉRÉBRENNIKOFF
Ne4 à Moscou, le 12 janvier 1890
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR D'UNIVERSITÉ
(MENTION MÉDECINE
Examinateurs
de la Thèse
ESTOR, Professeur, Président.
BAUMEL, Professeur
LEENHARDT, Agrégé !> Assesseur
RICHE, Agrégé
MONTPELLIER
IMPRIMERIE FIRMIN ET MONTANE
î, Rue Ferdinand-Fabre ci Quai du Verdanson
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ETAT ACTUEL
DU
TRAITEMENT DE EA SCOLIOSE INVÉTÉRÉE
PAR LA MÉTHODE D’ABBOTT
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER
FACULTÉ DE MÉDECINE
ETAT ACTUEL DU
INVÉTÉRÉE
PAR LA MÉTHODE D’ABBOTT
THÈSE
Tésentée et publiquement soutenue devant la Faculté de Médecine de Montpellier
Le 24 Juillet 1913
PAR
Th. SÉRÉBRENNIKOFF
Né à Moscou, le 12 janvier 1890
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR D’UNIVERSITÉ
Examinateurs
de la Thèse
(mention médecine)
ESTOR, Professeur, Président.
BEAUMEL, Professeur
LEENHARDT, Agrégé
RICHE, Agrégé
Assesseurs.
MONTPELLIER
IMPRIMERIE F1RMIN ET MONTANE
3, Rue Ferdinand-Fabre et Quai du Verdanson
PERSONNEL DE LA FACULTÉ
Administration
MM. MAIRET (#) Doyen.
SARDA Assbsseuh.
IZARD Secrétaire
Professeurs
Pathologie et thérapeutique générales
Clinique chirurgicale
Clinique médicale
Clinique des maladies mentales et nerveuses..
Physique médicale
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Clinique chirurgicale
Clinique ophtalmologique
Chimie médicale
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Histologie
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Anatomie
Clinique chirurgicale infantile et orthopédie...
Microbiologie. .
Médecine légale et toxicologie
Clinique des maladies des enfants
Anatomie pathologique
Hygiène
Clinique médicale N
Clinique obstétricale
Thérapeutique et matière médicale
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Doyen honoraire : M. VIALLETON.
Profes. honoraires : MM. E. BERTIN-SANS (#), GRYNFELTT, H A MELIN (#),
Secrétaire honoraire : M. GOT.
Chargés de Cours complémentaires
Clinique ann. des mal. syphil. et cutanées..
Clinique annexe des maladies des vieillards.
Pathologie externe
Clinique gynécologique
Accouchements
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Médecine opératoire
MM. VEDEL, agrégé.
LEENHARDT, agrégé.
LAPEYRE,agr. l.(ch. de c.)
De ROU VII LE, prof.-adj.
PUECH, profes.-adjoint.
JEANBRAU, a. I. (ch. de c.
MOURET. profes. -adj.
SOUBEYRAN, agrégé.
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VEDEL.
SOUBEYRAN.
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LAGR1FF0UL.
Agrégés en exercice
MM. LEENHARDT.
GAUSSEL.
RICHE.
CABANNES.
DERRIEN.
MM. DELMAS (Paul).
MASSABUAU.
EUZIERE.
LECERCLE
LISBONNE(ch. des f >
MM.
Examinateurs de la thèse ;
ESTOR, professeur, président. MM. LEENHARDT, agrégé.
BAUMEL, professeur. RICHE, agrégé.
La b acuité de Médecine de Montpellier déclare que les opinions émises dans les disserta-
tions qui lui sont présentées doivent être considérées comme propres à leur auteur et qu’elle
o’ontond leur donner ni approbation, ni improbation
A MONSIEUR LE PROFESSEUR ESTOR
PROFESSEUR DE CLINIQUE CHIRURGICALE INFANTILE
ET d’oRTUOPÉDIE
A L’UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER
Qui a bien voulu accepter de présider
le Jury de notre thèse.
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TH. SËRËBRENNIKOFF.
A N OTB K .ICBY
DK Tl 1 K S H :
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MONSIEUR UE DOCTEUR ISAUMEI.
PROFESSEUR DE Cl. INIQUE INFANTILE A LA FA CUL TÉ DE MON 1 PISLUER
1
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MONSIEUR LE DOCTEUR LEENHARDT
PROFESSEUR AGRÉGÉ A I A FACULTÉ
MON SI K U R LE DOCTEUR RICHE
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ
TU
S ÉKË B H E N N I KO FF .
INVÉTÉRÉE
PAR LA MÉTHODE D’ABBOTT
Le traitement de la scoliose mobile , c’est à dire de la
scoliose au premier ou au deuxième degré, est assez connu
pour permettre d’arriver à des résultats satisfaisants.
11 n’en est plus de même, en ce qui concerne les sco-
lioses du troisième degré ou scolioses fixées.
En effet, dans les scolioses mobiles, le « trépied théra-
peutique » de Lange permet de :
1° Fortifier les muscles du côté convexe par la gym-
nastique ;
Empêcher les raideurs causées par la rétraction des
ligaments du côté concave ;
d° Corriger les déformations des vertèbres.
La gymnastique simple, ou avec résistance de l’ortho-
— 12 —
pédiste ou avec l’aide d’appareils ; la suspension ; la plan-
che orthopédique ; le massage ; l’électrisation ; les corsets
sont autant de moyens utilisés.
Soignée au début, soignée avec persévérance et bien
surveillée, une scoliose non lixée peut être guérie avec un
excellent résultat ou très améliorée, suivant le degré
très variable des lésions.
11 n’en va pas de même, en ce qui concerne les sco-
lioses fixées, du troisième degré.
Les traitements les plus divers n’ont donné que des
échecs ou tout au plus des améliorations seulement.
Calot essaya de redresser les scoliotiques par une com-
pression de la gibbosité sous l’anesthésie générale. Cette
méthode brusque, après avoir donné des accidents, est
abandonnée actuellement.
L’opération de Volkman reprise par Casse et Hoffa est
abandonnée également. Cette intervention consistait en la
/ .
résection de la gibbosité costale. On conçoit parfaitement
qu’elle ne soit plus utilisée.
Le massage est très employé, surtout si des douleurs
vives existent. C’est, une excellente méthode mais qui
n’exerce aucune action curative, ce n’est qu’une thérapeu-
tique symptomatique sans effet sur la maladie.
La méthode la plus utilisée par les praticiens, c’est le
corset, ici encore, il s’agit d’un traitement palliatif et non
curateur, sur lequel nous n’insisterons pas.
Les chirurgiens utilisent le redressement lent, obtenu
grâce à une compression pratiquée au niveau des fenêtres
d’un appareil plâtré.
Calot pratique cette compression en ménageant dans
un plâtré des fenêtres au niveau desquelles des carrés
d’ouate appliqués permettent d’obtenir une compression
facile, élastique, méthodique, progressive.
O
- 13 —
Perdu remplace l’ouate par un compresseur en caout-
chouc dans lequel il injecte tous les jours de la glycérine.
Mencière utilise un compresseur constitué par une
pelote pneumatique placée dans un appareil spécial . 1 au-
tomodeleur.
Il associe à cette compression, 1 emploi d exeicices de
gymnastique respiratoire.
D’autres auteurs conseillent comme dans le mal de
Pott le repos au lit dans le décubitus dorsal et le port
d’un corset.
La soustraction du rachis a 1 action de la pesanteui,
évite ainsi l’augmentation delà bosse scoliolique.
Mais une phrase de A. Mouchet résume bien tout l’es-
poir de la thérapeutique dans les scolioses fixées, graves
du troisième degré. « Lorsque la scoliose est arrivée a ce
degré, nous n’avons plus qu’une ambition : empêcher la
difformité d’augmenter ».
On conçoit combien une thérapeutique aussi décevante
a dù susciter de travaux. La bibliographie du traitement
de la scoliose est considérable et cependant les résultats
obtenus étaient peu de chose.
Actuellement, un professeur de Portland (Maine. (J.S.A)
jouit d’une notoriété mondiale grâce aux résultats que
permet d’obtenir une nouvelle, méthode de traitement de
scolioses invétérées.
Les publications enthousiastes de tous ceux qui ont vu
ces résultats et expérimenté eux-mêmes la méthode nous
incitent à étudier ce nouveau mode de traitement.
Nous remercions tout particulièrement notre maître,
M. le professeur Estor, d’avoir bien voulu attirer notre
attention sur la méthode d’Abbott ; il nous a donné un
sujet de thèse très intéressant, il a droit à toute notre
gratitude.
O
HISTORIQUE
La méthode d’Abbott est de date toute récente.
La première publication d’Abbott ne date en effet que
delà fin de 1911. Elle parut dans le New-York Medical
Journal. Encore cet article ne contenait-il que des géné-
ralités.
11 faut arriver en avril 1912 pour trouver dans la même
publication la première description de la technique
d’Abbott.
Le docteur Calvé, deBerck, qui se trouvait en Amérique
en 1911, raconte qu il remarqua une incrédulité générale;
la majorité des chirurgiens orthopédistes américains
étaient nettement hostiles au nouveau procédé thérapeu-
tique.
Mais peu à peu, dit-il, une transformation s’opéra
dans l’esprit du public qui étudia de plus près cette mé-
thode intéressante.
« Devant cet enthousiasme croissant et réfléchi, je me
décidais, avec l’aide du docteur Lamy, à entreprendre le
traitement de certaines formes graves de scoliose par la
méthode d Abbott. Ce lurent lespreinières tentatives faites
sinon en Europe (R. Jones de Liverpool avait déjà deux
16
ou trois malades en traitement) du moins en France »
(Calvé).
Le docteur Lance, appliqua aussi la méthode à quel-
ques cas. Il vient de présenter quelques résultats ?» la
Société de Pédiatrie dans la séance du 10 juin 1913.
Le 9 novembre 1912, Calvé et Lamy publient dans le
Paris Médical une description de la méthode, accompa-
gnée de photographies de malades en traitement.
Un certain nombre de malades furent ensuite présentés
à des sociétés savantes par Lamy (Soc. de Pédiatrie,
novembre 1912) Lance, Calvé (Soc. del’lnternal, novem-
bre 1912'.
En mars 1913, le professeur Abbott vint en France
exposer sa méthode au Congrès de l’Education Physique
(Paris, 19 mars 1913). Il se rendit ensuite en Allemagne
au Congrès de la Société Allemande de Chirurgie Ortho-
pédique (Berlin, 24 mars 1913,
On trouve actuellement un certain nombre d’articles qui
considèrent surtout les indications de la méthode, l’exposé
technique de la cure, la présentation de malades en trai-
tement plutôt que des résultats personnels.
Nous citerons les articles de Fouchet parus dans le
Journal des Praticiens et dont dernièrement l’article de
Grisel in Revue d’Orthopédie qui met en garde les auteurs
contre un enthousiasme un peu prématuré.. La méthode
est en effet toute récente, il faut pour juger de sa valeur
tabler sur un grand nombre de cas traités et traités depuis
longtemps déjà.
/
INDICATIONS
[.a méthode l’Abbott est indiquée dans tous les cas de
scoliose ancienne invétérée, dans toutes les scolioses dans
lesquelles tous les traitements classiques n’ont donné
aucun résultat. « Dans le troisième degré, enfin, le rachis
ne peut plus être redressé; la difformité est très accen-
tuée et définitive. La saillie dorsale du côté convexe forme
une véritable gibbosité occupant quelquefois la totalité
de la hauteur du thorax et présentant la forme soit d’une
arête vive,, soit d’une « côte de melon ». Le tronc peut se
trouver ainsi déjeté à droite sur le bassin et celui-ci peut
paraître surélevé à gauche, formant une saillie considé-
rable, surmontée d’une encoche. (Mouchet) ».
Il taut tout de même distinguer plusieurs cas, car toutes
les scolioses ne sont pas identiques. 11 faut séparer: les
scolioses que l’on peut en partie corriger à l aide de
moyens simples ou d appareils plus ou moins complexes;
les scolioses fixées qu’il est impossible de réduire et les
scolioses soudées qui présentent les lésions les plus graves
et opposent la résistance la plus grande à toute thérapeu-
tique.
Nous verrons plus loin que des accidents mortels ont
pu survenir dans l'application de la méthode à certains
cas, dans lesquels la soudure des corps vertébraux empê-
chait une correction réelle remplacée par des courbures
de compensation. La courbure primitive persistant peut
venir dans ce cas comprimer les viscères et produire de
graves accidents.
Le professeur Abbott, depuis ces accidents, redoute
ces formes avancées, en particulier les scolioses à grande
difformité dont la convexité est tournée vers la gauche.
Les indications de la méthode d’Abbott ne sont pas
encore posées avec précision aussi comme le fait remar-
quer Grisel, ce nouveau mode de traitement s’adresse-t-il
réellement à toutes les scolioses, qu’elles soient essen-
tielles. paralytiques, congénitales, ou encore cervico-
dorsales, dorsales, lombaires?
« Le travail initial du docteur Abbott favorise cette
confusion, puisque les dix premiers cas traités compren-
nent deux scolioses congénitales, une rachitique, cinq
professionnelles ou habituelles, deux paralytiques, qui se
répartissent en six dorsales droites, deux dorsales gau-
ches, une gauche totale, une lombaire gauche. 11 n’y a
pas, on le voit, de contre-indication du fait étiologique et
comme il n’est pas fait mention de scolioses cervico-
dorsales, on peut penser que cette fois encore cette
fâcheuse localisation de la scoliose ne bénéficiera pas
d’un nouveau traitement (Grisel) ».
19' —
TECHNIQUE
En quoi consiste donc la méthode d’Abbott ?
Elle repose sur les deux principes suivants (Calvé) :
1° Les mouvements de torsion et de détorsion s’efïec-
tuenl avec plus d’amplitude quand le tronc est fléchi en
avant :
2° Si, dans une scoliose, on porte fortement en avant
et en haut l épaule du côte .opposé a la voussure costale ,
on obtient une diminution plus ou moins marquée, de
cette déformation.
Il est donc nécessaire pour corriger la scoliose : de
faire pencher fortement en avant le tronc de l’enfant, on
réduit ainsi la rotation vertébrale ; en tirant en avant et
en haut l’épaule du côté opposé à la saillie costale, et en
pressant sur les côtes, on corrige cette saillie.
H est possible d’exagérer cette correction et même,
pour obtenir un résultat favorable, on doit arriver à l’hy-
percorrection.
Cette hypercorrection obtenue, il faut la maintenir et
- 20 -
le moyen le plus simple et le plus efficace est constitué
par l'appareil plâtré.
L’hypercorrcction obtenue, on appliquera donc un
grand plâtré du tronc, s’étendant des épaules aux crêtes
iliaques sur lesquelles l’appareil est moulé.
On doit laisser cet appareil environ six semaines, au
bout desquelles l’hypercorrection est, en général, obtenue.
Pour conserver les résultats acquis on fait porter
encore pendant quelques mois un corset amovible, semi-
rigide.
Quelques mouvements de gymnastique complètent la
cure.
Mais, pour pouvoir appliquer l’appareil plâtré, néces-
saire pour maintenir l’hypercorrection, on comprend qu’il
est utile d’avoir à sa disposition un dispositif spécial,
permettant de saisir en quelque sortecette hypercorrec-
tion.
Le professeur Abbott utilisait une table spéciale qu’il
décrivit dans ses premières publications. Depuis, il a jugé
ce matériel comme insuffisant et il se sert actuellement
d’un nouveau modèle. Il s’agit d’un grand cadre métalli-
que constitué par des barres parallèles. Au milieu de ce
cadre se trouve un hamac sur lequel est couché le malade.
Ce hamac n’est pas rectangulaire, il a la forme d’un
trapèze.
Voici la description, donnée par Calvé et Lamy, de
cette ingénieuse disposition :
Pour obtenir la détorsion des vertèbres, Abbott a trouvé
une solution qui ne manque pas d’élégance. 11 prend une
étoffe souple, inextensible, sans couture et sans aspérités
car elle restera sous le plâtre, dont il découpe un morceau
rectangulaire, un peu moins long que l’enfant et de la
largeur de ses épaules environ. On en fait sauter tout un
coin par une section à 45° passant par le côté opposé.
On obtient ainsi un trapèze rectangle dont on fixe les
deux petits côtés sur deux barres situées parallèlement
sur le cadre de la table orthopédique. Cette étoffe doit
être solidement lixée, car c’est elle qui supportera le poids
du sujet.
Les deux barres sont écartées au maximum pour tendre
l’étoffe, mais, comme elles sont parallèles, seule la petite
base du trapèze est tendue, la grande base reste flottante.
On couche l’enfant dans celte espèce de hamac. On place
la convexité scoliolique du côté le plus court. Une sangle
molle, passée sous la tête et une autre sous les fesses,
maintiendront sur un même plan horizontal les extrémi-
tés du tronc.
Le poids seul du corps suffit à fléchir la colonne cervi-
cale en avant. On accentue cette cyphose en élevant les
cuisses et les jambes que l’on fixe en haut de la table par
un système de courroies.
11 est alors remarquable de voir combien, dans cette
position, sans aucune manœuvre de force, la courbure
scoliolique a tendance à se redresser.
On sent que la colonne vertébrale se redresse, souvent
même devient légèrement convexe en sens inverse de la
déformation.
On tixele bassin par des lacs passés autour des cuisses,
pour qu’il ne soit pas entraîné par les tractions que sup-
porteront les autres parties du trône.
Si nous supposons une scoliose à convexité droite, on
lixe 1 épaule gauche en tirant sur elle en avant (pour
accentuer la flexion et la détorsion) et un peu en dehors
(pour contrebalancer les autres tractions).
L épaule droite est, au contraire, fixée en bas et en
arrière. Il faut diminuer de longueur le coté convexe du
tronc et allonger le côté concave.
Enlin, une traction puissante est opérée sur les côtes
droites. Celte traction ne doit passe borner à une sim-
ple pression d’arrière en avant : dans cette position, en
effet, on obtient bien un redressement de la colonne verté-
brale ; on peut même faire passer la convexité de droite
à gauche, mais on n’obtient pas le terme ultime et néces-
saire à la guérison définitive, qui est la détorsion . Abbott
attribue quelques-uns de ses insuccès du début à l’inob-
servancede ce principe fondamental».
Ce point est difficile à réaliser car les tractions très
fortes sont mal supportées. Abbott attachait des poids de
25 kilogrammes et même jusqu’à 50 kilogrammes à une
large bande qu’il avait préalablement enroulée autour du
corps.
On comprend la douleur que de semblables tractions
causaient au patient.
On peut, pour diminuer la douleur causée par cette
pénible manœuvre, placer des lames de feutre super-
posées (Abbott).
Calvé utilise une bande fixée au bâti de la table. La
traction doit être énergique.
Le malade étant ainsi placé en bonne position, on fixe
la correction dans un appareil plâtré qui, en bas, se moule
sur les crêtes iliaques et sur le sacrum. Le pôint d’appui
pubien, utilisé dans le mal de Potl, doit êtr^' supprimé ici
car le tronc doit pouvoir se fléchir en avant. En haut l’ap-
pareil plâtré doit repousser en haut et en avant l’épaule
qui était abaissée, mais il n’est pas nécessaire de le faire
remonter au-dessus des épaules.
Le plâtre, une fois sec, on coupe les lacs et on régula-
rise les bords, en particulier au niveau du creux axillaire.
Lorsque le plâtre est bien sec, et on attendra pour cela
un jour ou deux, on pratique des fenêtres. Une fenêtre
très large est pratiquée au niveau de la partie du thorax
qui doit devenir convexe (ouverture dans le flanc gauche
pour une scoliose à convexité droite ; elle doit être large-
ment pratiquée) s’étendant : en arrière, presque jusqu à la
ligne médiane, en bas) au dessous du bord inférieur des
fausses côtes, en avant, elle s’arrêtera entre la ligne axil-
laire antérieure et le sternum ; en haut, elle respecte une
bande de plâtre nécessaire à la solidité de l’appareil et au
maintien de la correction.
Le thorax vient faire saillie au niveau de la fenêtre, à
chaque mouvement respiratoire, le mouvement d expan-
sion de la cage thoracique viendra augmenter progressi-
vement la correction.
Une petite fenêtre ventrale permet d’enlever les lacs
qui sont inutiles et peuvent devenir une gêne ou même
blesser le sujet.
En avant, on pratiquera de pari et d’autre de la ligne
médiane, deux ouvertures hautes et étroites. Elles per-
mettent d’améliorer la correction grâce à une compression
méthodiquement obtenue à l’aide de paquets de feutre ou
d’ouate introduits par ces fenêtres.
« Pour le professeur Abbott, celle correction par les
mouvements respiratoires el la compression est au moins
aussi importante , sinon plus, que celle obtenue au moment
de l’application du plâtre. »
Le plâtre terminé, le tronc doit avoir l’attitude suivante
(Calvé et Lamy) :
Flexion en avant très prononcée ;
Projection en haut et en avant de l’épaule qui était
abaissée ;
Déjet temen l en dehors très accentué des côtes, primiti -
vement déprimées ;
Triangle Ihoraco brachial li*ès accentué du
siégeait la convexité.
côté
où
Conduite à tenir après la réduction.
Le plâtre rnis en place, sec et fenêtré, le sujet devra le
garder six semaines.
Non seulement l’appareil ne l’empêchera pas de mar-
cher, mais il lui est encore recommandé de se donner
beaucoup de mouvement.
L’appareil après accoutumance, c’est à-dire, après deux
ou trois jours est bien supporté.
Au bout de six semaines à deux mois l’appareil est
enlevé et l’on remarque alors que si la correction a été
bien faite, la scoliose a changé de côté.
Si la position est bonne et elle n’est satisfaisante que
s’il y a hypercorreclion, le traitement est simple.
On n’a plus à appliquer d’appareil plâtré, mais il est bon
de faire porter un corset amovible en celluloïd qui main-
tiendra l’effet obtenu.
Cet appareil sera enlevé de temps en temps pour faire
faire au sujet des exercices de gymnastique respiratoire.
Le massage est également à conseiller.
Bientôt les muscles voient revenir leur tonicité et le
corset devient inutile ; la guérison est complète.
Mais ce résultat n’est pas toujours obtenu par une seule
application de la méthode et dans quelques? cas, on est
obligé de refaire un nouvel appareil.
Lorsqu’un auteur essaye la méthode d’Abbott il peut
avoir, au début, de ces corrections insuffisantes, car il est
nécessaire d’utiliser une technique des plus précises et le
25
moindre détail d’application peut compromettre le résul-
tat final.
Donc, un défaut de technique peut nous obliger à
refaire la correction.
Une scoliose sortie de l’appareil plâtré après traite-
ment complet peut paraître au vulgaire complètement
guérie et cependant ne pas satisfaire le praticien. C’est
que, en effet, la scoliose ne doit pas être seulement
corrigée, mais la colonne vertébrale, si l’on désire obte-
nir un résultat durable, doit être placée en hypercorrection.
11 faut, en quelque sorte, que la déviation soit passée
du côté opposé.
Il ne faut absolument pas se contenter d’un résultat
approximatif, mais obtenir cette hypercorrection et refaire
un nouvel appareil plâtré, si la colonne est dans la
rectitude.
Nous avons exposé un peu longuement cette technique ;
en voici un rapide et clair résumé donné par Grisel :
« Le Dr Ldville Gérard Abbott, chirurgien orthopédiste
à 1 Hôpital Général du Maine, après avoir étudié pendant
douze ans la mécanique physiologique du rachis et les
modifications qu y apporte la scoliose, a reconnu que les
défoi mations scohotiques ne pouvaient être corrigées que
grâce, a 1 immobilisation du tronc dans une position
d hypercorrection, et que cette hypercorrection n’était
obtenue que dans la position de flexion forcée du tronc
en avant. Cette inflexion thoracique antérieure, cette
i o la lion vertébrale capable d 'effacer la gibbosité costale
pathologique et d’en déterminer une autre physiologique
du côté oppose, sont réalisées au moyen d’un cadre spé-
cial où le malade repose les membres inférieurs forte-
ment i élevés, le tronc s enroulant de lui même, grâce à
l inégale tension des bords d un hamac sur lequel il
— 26
repose. L’appareil plâtré qui immobilise le malade dans
cette situation nouvelle est fenêtré du côté où doit se
faire l’hypercorrection et aussi du côté de la difformité
primitive pour en accentuer la disparition au moyen de
lames de feutre surajoutées et progressivement compres-
sives. Dans cette attitude d’inflexion antéro latérale, le
malade reprend sa vie habituelle, afin que, suivant la loi
de Julius Wolff, les vertèbres, les côtes, les ligaments
du rachis, s’adaptent aux nouvelles conditions statiques
qui leur sont imposées et se corrigent par là même de
leurs déformations scoliotiques primitives. Après un
temps variable, mais qui n’a été souvent que de deux à
trois semaines, le corset plâtré est enlevé et le malade
apparaît avec une scoliose d’hypercorrection, inverse de
la primitive, qui s’efface progressivement, grâce aux
exercices habituels de la gymnastique orthopédique et au
corset de soutien en celluloïd. >;
/ *
)
RÉSULTATS
\
1° Comment agit la méthode? Tout le monde n’est pas
encore d’accord sur ce point.
Pour le professeur Abbott, c’est une méthode de connec-
tion réelle. Pour lui la courbure a changé de côté, la mé-
thode agit sur elle et non pas sur les points voisins de la
colonne, il y a nesliliilio ad inlegrum.
Pour d autres auteurs, la méthode d’Abbott agirait par
compensation. La courbure primitive ne serait pas modi-
fiée, mais il se formerait au dessus et au-dessous d’elle
des courbures nouvelles de compensation rétablissant par
leurs courbes opposées la rectitude générale du rachis.
Comme le lait fort justement remarcjuer Calvé, un mé-
canisme unique ne peutêtre admis. Dans quelques cas,
il existe des scolioses soudées, dans lesquelles une véri-
\ o S'e osseuse unit plusieurs vertèbres (HofTa,
Albert, Lorenz, etc. bon conçoit que desemblables lésions
ne puissent être corrigées. Suivant les lésions, la mé-
thode d Abbott paraît donc soit donner une correction
réelle, soit une compensation.
Celle distinction ne présente pas qu’un intérêt théo-
Uque. Si, en eltet, sous 1 action des manœuvres violentes
<]iie préconise le docteur Abbott, la courbure n'est que
compensée, sa persistance, même en une région limitée,
forme un véritable heurtoir sur lequel les organes thora-
ciques, en particulier le cœur, pris entr’ellc et les côtes,
peuvent venir s’écraser, ce qui ne se produirait pas si la
correction était réelle. C’est dans ce l’ait qu’il faut proba-
blement trouver l’explication des deux cas de mortquele
docteur Abbott a eus dans sa pratique.
C’est également ce qui doit faire établir une limite dans
l’emploi de cette méthode (Calvé) ».
Nous avons indiqué déjà que le docteur Abbott depuis
ces cas malheureux redoute certaines scolioses, en parti-
culier les scolioses à grande difformité dont la convexité
est tournée vers la gauche.
2* Résultats. - Pour juger avec fruit une méthode thé-
rapeutique quelconque, il faut, surtout en orthopédie, en
rechercher les résultats éloignés. ^
Or, il s’agit ici d’une méthode de date récente. La pre-
mière description du procédé d’Abbott date du L2 avril
1912. Un certain temps a été nécessaire à la diffusion de
la méthode et les premiers essais n’ont été faits en géné-
ral que par ceux qui ont pu assister aux applications de
la méthode par son auteur lui-même en Amérique ou lors
de son passage en Europe.
De plus, le traitement est lui- même assez long ce qui
fait que les documents sur lesquels on pourrait se taire
une opinion nette sont peu abondants.
Calvé qui a bien étudié la méthode avec le professeur
Abbott et plusieurs orthopédistes américains nous avoue
que la méthode a une grande valeur. Un certain nombre
d’orthopédistes américains partagent sa conviction, en
— 59 -
particulier, MM Peckam (Providence) Fitzsimmons (Bos.
ton), Forbes (Montréal), Gaenslen (Milwaukee).
Mais Calvé ajoute : « Il est de toute nécessité de
s’appuyer sur des documents précis. Les photographies
ne suffisent pas; il faut que chaque malade soit étudié
avant, pendant et après le traitement a l’aide:
» 1° De radiographies prises dans plusieurs plans de
façon à éviter les erreurs de projection qui, d’une ligne
courbe peuvent faire une ligne droite ;
» 2° De mensurations an cyrtomètre de chaque côté du
thorax ;
» 3° De l’élude de l'amplitude respiratoire de chaque
poumon ;
» 4° De moulages sériés par des coupes selon un axe
perpendiculaire à l’axe du corps.
» Même en s’entourant de toutes ces précautions, il
faudra suivre pendant de longues années les malades
traités parla méthode d’Abbott avant de se prononcer déti-
nilivemenl sur sa valeur réelle. »
Pour Calot, les résultats obtenus jusqu’à ce jour
n étaient pas brillants. « Mais voici qu’une ère nouvelle
s ouvre devant nous avec le professeur Abbott qui nous
apporte la solution tant cherchée de ce problème théra-
peutique.
» ht sa méthode, nous sommes le premier à le recon-
naître, vaut mieux beaucoup mieux que la nôtre :
F Par /a qualité de ses résultats qui touchent à la per-
fection ou même l’atteignent;
» 2° Par le temps beaucoup moindre que demande
Abbott (un an au lieu de deux ou trois ans ;)
- 30 -
» 3° Par les détails de son traitement moins ennuyeux
que le nôtre pour les malades, puisque son traitement se
fait sans chloroforme, sans grand plâtre, sans obligation
du repos au lit continu, les malades, avec sa méthode,
sont autorisés à marcher.
'» A celle méthode d’Abbott, nous avons cru dès la pre-
mière heure parce que les principes sur lesquels il s’ap-
puie sont justes et les résultats déjà obtenus par nous,
ont justifié notre confiance ».
A la société de Pédiatrie (séance du 10 juin 1912) Lance
faisait une présentation de six malades traités dans le
service de M. Ombredanne (avec moulages, photogra-
phies, radiographies) de l’examen de ces malades, l’auteur
tirait les conclusions suivantes :
1° Dans un grand nombre de scolioses fixées, la mé-
thode d’Abbott permet, par la dérotation et le modelage
des côtes, de faire disparaître la gibbosité et de créer une
véritable hypercorrection (gibbosité du côté opposé) qui
sera maintenue longtemps.
On ne laissera revenir le malade à la rectitude que pro-
gressivement ;
2° L’inflexion latérale de la colonne vertébrale est plus
difficile à corriger et il semble que dans le cas de défor-
mation osseuse notable elle soit imparfaitement obtenue ;
3° La correction peut se maintenir et être une guérison
définitive (présentation d’un malade redressé en octobre
1912 et guéri depuis janvier 1913 ;
4° Dans le cas de difformité énorme avec effondrement
complet du thorax et gibbosité à angle aigu, la méthode
d’Abbott permet des améliora tionsconsidérableset rapides
là où on n’obtenait auparavant aucun résultat.
— 31
Dans un article de la Revue d’ Orthopédie, tout récent
puisqu’il date du Ier juillet 1913, Grisel désirerait plus de
précision dans les indications de la méthode et de plus
nombreux résultats. Il est difficile, en présence du petit
nombre de documents actuellement publiés du peu de
résultats obtenus et de leur obtention trop récente, de
donner des conclusions certaines.
«... Il reste donc seulement pour nous, dit Grisel, à la
base du traitement du docteur Abbott, non pas un prin-
cipe, mais un fait d’observation journalière qu’enseigne
depuis longtemps M. le docteur Kirmisson et qui est bien
connu de tous les orthopédistes, à savoir que dans l'in-
flexion du tronc en avant, la courbure latérale du rachis
diminue et qu’on peut alors, à côté de la gibbosité costale
pathologique, par la traction du membre supérieur du
côté opposé et la rotation du tronc, déterminer l’appa-
1 1 1 1 ou d une voussure costale opposée physiologique.
Mais entre cela et l’hypercorrection de la scoliose fixée
du ti oisieme degré, il y a pour nous une bien grande
distance et dans notre pratique nous ne manquons jamais
de soumettre les scoliotiques à cette épreuve de l’in-
flexion antérieure du tronc associée à la détorsion. Si la
scoliose est purement statique, il ne reste plus rien de
la voussure primitive et elle se trouve uniquement du
côté où il plaît de la produire; si la scoliose est légère
ou moyenne on reconnaît toujours à côté de la voussure
arrondie physiologique que l’on détermine, la gibbosité
costale angulaire primitive du côté opposé; enfin, si la
scoliose est fixée, on ne peut justement plus produire
la rotation inverse nécessaire et la voussure costale n’ap-
paraît pas. Ce qui persiste, même dans les cas graves,
et ce qui donne à la scoliose son caractère particulier’
c’est une mobilité relative de ce rachis déformé, qui peut
3-2 -
encore s infléchir, s’incliner latéralement et s’étendre.
Pressé par des lames de feutre vers la fenêtre du corset,
le thorax peut y faire saillie par son côté répondant à la
concavité de l’inflexion vertébrale primitive, grâce à une
simple inflexion latérale, sans qu’il y ait nécessairement
disparition delà gibbosité costale et de la rotation verté-
brale de la scoliose en traitement ».
Nous trouvons ce langage très sage. Il est prématuré
en présence du peu de cas traités et du peu de temps
écoulé depuis leur guérison, d’affirmer que la scoliose est
vaincue définitivement. En tous cas les deux morts que
l’inventeur même de la méthode compte dans sa pra-
tique ne sonl pas sans venir nous émouvoir.
Nous avons indiqué que les observations publiées
étaient rares en voici deux cas traités par Abbott (in
Pou ch et).
I. Jeune tille de 13 ans présentant une scoliose dorsale
droite datant de la première enfance.
Pas de traitement antérieur. On applique la méthode
d’Abbott : un appareil plâtré est appliqué et maintenu en
place pendant deux mois.
L’hypercorreclion est acquise et la scoliose dorsale
droite s’est transformée en scoliose dorsale gauche.
On fait pratiquer à la jeune fille des exercices de gym-
nastique alternant avec le port d’un appareil amovible.
Très rapidement la colonne vertébrale revient à la posi-
tion normale qui se conserve.
II. Le deuxième cas concerne un homme de 34 ans,
présentant depuis l’àge de 11 ans, c’est-à-dire depuis
23 ans, une scoliose dorsale droite très prononcée, avec
énorme déformation costale.
Cette scoliose fut traitée sans succès à l’àge de 15 ans
par la gymnastique, et de 17 à 20 ans par des appareils
plâtrés.
Un plâtre est appliqué suivant la nouvelle méthode :
le redressement est â moitié obtenu sur la table spéciale.
Après deux mois et demi le plâtre est enlevé, il y a de
l’hypercorrection. Appareil amovible, massages et gym-
nastique. La guérison se maintient.
Le docteur Fouchet, qui rapporte ces deux cas avec un
exposé technique de la méthode, avoue être un partisan
convaincu de ce mode de traitement des scolioses : « or,
nous voici entrés dans une ère nouvelle : la scoliose, à son
tour, va cesser d’être cette maladie terrible, redoutée
entre toutes, et des médecins et des familles : cela grâce â
la méthode d’Abbott.
Cette méthode s’est heurtée à une grande majorité
d’incrédules et même de détracteurs ; mais elle a trouvé
aussi d’enthousiastes partisans — dont nous sommes.
Au début, nous devons l’avouer, nous en avons essayé
avec quelque scepticisme ; mais, dès nos premiers essais,
nous avons été impressionné par nos résultats. Nous
pouvons affirmer que, jamais jusqu’ici, aucune méthode
ne nous a donné aussi bien. Nous avons obtenu, en quel-
ques semaines, ce que nous n’avions pas pu obtenir après
des années de traitement ».
CONCLUSIONS
I. — La méthode d’Abbott est destinée à redresser les
scolioses graves même anciennes et fixées.
IL — «On peut dire d’une façon générale qu’elle s’a-
dresse à tous les cas de scoliose grave, vis-à-vis desquels
la gymnastique et le massage échouent complètement.
C’est-à-dire qu elle s’adresse surtout aux scolioses du
He degré (torsion avec voussure costale (Calvé . »
111. — Elle repose sur le principe suivant : En faisanl
incliner le tronc en avant, la rotation des vertèbres peu!
se corriger facilement en tirant en avant l’épaule du côté
opposé a la saillie des cêtes et en pressant fortement sur
cette saillie.
^ • Ou utilise pour cela un cadre métallique spécial.
Le malade est placé dans ce cadre, les membres inférieurs
fortement relevés. Le tronc est placé sûr un hamac dont
les bords sont inégalement tendus, ce qui oblige cette
partie du corps à s’enrouler sur elle-même.
L hypercorrection est ainsi obtenue.
— 36 —
V. - Un appareil plâtré, placé à ce moment, saisit
et fixe cette hypercorre.ction. Cet appareil est fenêtré du
côté ou se trouvait la gibbosité costale pour permettre
de comprimer celle-ci méthodiquement à l’aide de lames
de feutre.
VI. — Le malade peut marcher avec son appareil qui
lui esl enlevé au bout de six semaines. A ce moment la
scoliose est du côté opposé. On n’a alors qu’à faire por-
ter un corset amovible en celluloïd et à faire exécuter des
mouvements de gymnastique.
Vil. — Quels sont les résultats de cette méthode?
Elle a suscité beaucoup d’enthousiasme et aussi beau-
coup d’incrédulité. Ce sont les faits seuls qui nous mon-
treront ce que vaut la méthode d'Abbott. Il faut se garder
du scepticisme, ennemi de tout progrès, aussi bien que
de l’enthousiasme excessif. La méthode est de date trop
récenle pour qu’une conclusion nette puisse se formuler.
Les photographies de cas traités sont remarquables et
nous incitent à étudier ce nouveau mode de traitement,
mais il est nécessaire d’agir avec prudence puisque l’au-
teur de la méthode compte deux décès.
♦
BIBLIOGRAPHIE
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New York, Méd. Jour., 21 janvier 1911 et
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méthode du professeur Abbott. Journal des Pra-
ticiens, 22 mars 1913 et 29 mars 1913.
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Paris, 19 mars 1913.
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ment des vieilles scolioses. Paris Médical,
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Gai, vf.. — De la méthode d’Abbott dans le traitement de
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Lange. - Présentation de scolioses graves traitées par
la méthode d'Abbott. Société de Pédiatrie,
10 juin 191 H.
Grisel. — Le redressement des scolioses fixées par la
méthode d’Abbott. Revue d’orthopédie, l*r juil-
let 1913.
Vu et permis d’imprimer :
Montpellier, le 18 juillet 1013
Vu et approuvé :
Montpellier, le 18 juillet 1913.
Le Doyen ,
MAIRET.
I.e Recteur,
Ant. BENOIST.
SERMENT
En présence des Maîtres de celle Ecole , de mes chers con-
disciples, et devant l'effigie d'Hippocrate, je promets et je jure ,
au nom de l'Etre suprême, d’être fidèle aux lois de l’honneur
et de la probité dans l’exercice de la Médecine. Je donnerai
mes soins gratuits à l’indigent, et n'exigerai jamais un salaire
au-dessus de mon travail. Admis dans l’intérieur des maisons,
mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe ; ma langue taira les
secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pos à
corrompre les mœurs ni à favoriser le crime. Respectueux ei
reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants
l’instruction que j'ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle
à mes promesses 1 Que je sois couvert d’opprobre et me
prise de mes confrères si j’y manque !